Rude Boy Story
Il y a maintenant sept heures, j'ai reçu un sms d'une amie d'une amie m'invitant à participer à la projection d'un documentaire qui m'était totalement inconnu : Rude Boy Story, réalisé par Kamir Meridja.
C'est un documentaire qui traite de la démarche artistique de l'indépendance et prend son exemple chez le groupe stéphanois et populaire Dub Inc.*
J'ai été agréablement surprise du propos qui s'y est tenu. On découvre le rapport intime que le groupe entretient avec son public. La double identité qui en ressort. L'une française et l'autre stéphanoise. Le monde entend Dub Inc. là où Saint-Etienne voit "La Dub". Leur indépendance (assumée autant qu'elle semble forcée) face à une médiatisation étrange, à la limite de l'incompréhensible et la constatation d'une autonomie complète face à la notoriété. Qu'on se le tienne pour dit, le groupe ne fait jamais les gros titres de journaux et il n'en a pas besoin. Mais comme le dit Kamir Meridja, "ce n'est pas un film fait pour les fans du groupe, c'est un film qui vise à illustrer la démarche de diversité qu'il entretient.". Plusieurs interviews défilent dont celles très éclairantes de Mike, chanteur du groupe Sinsemilia ainsi que celle d'un chanteur -le nom m'échappe- filmé dans un bar qui décrit le groupe non pas comme un "phénomène musical" mais comme un "groupe social". En effet, on comprend très vite que les racines et "les galères" d'où ils proviennent ont fait leur force et leur fierté. On ressent leur besoin de vie, de scènes, de rencontres et surtout de partage. Au delà du groupe de reggae, se dégage l'interrogation suivante : Peut on toujours être artiste en étant libre de toutes contraintes médiatiques? Peut on entretenir un rapport intime, social et humain avec son public? Peut on vivre de ses rêves et de son art?
Ses réponses qui suscitent tant de développement, saupoudrés d'idées politiques, de revendications économiques sont littéralement balayées par ce film auto-produit qui, à l'image du groupe, sort la tête et pointe le bout de son nez par l'amour que portent les voix et les mains de ses artistes. Le bouche à oreille fera son oeuvre comme il l'a toujours fait, on ne peut souhaiter que ça à ce film et à cette démarche.
*Abréviation de dub incorporation. Principe visant à signifier qu'une musique, l'outil, une dubplate, peut au delà du disque, s'immiscer dans le quotidien - d'où découle leur rapport à la scène et au public.
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